UFC-Que Choisir de Caen

Alimentation, Commerce

Comment gruger le consommateur encore et encore….

On n’arrête pas le progrès. Dans la série des qualificatifs se terminant par « flation » les industriels rivalisent d’ingéniosité pour gruger le consommateur en utilisant de nouvelles méthodes de façon à continuer de faire des bénéfices sur le dos des consommateurs et tout cela en catimini.

Tout le monde sait maintenant ce qu’est l’inflation : augmentation des prix :  bla bla bla…

Voici un petit lexique pour comprendre comment les industriels prennent les consommateurs pour des pigeons.

La cheapflation : consiste à remplacer des ingrédients par des substituts de moindre qualité, donc moins coûteux, tout en maintenant le prix du produit.

La shrinkflation : consiste à diminuer la quantité subrepticement (la tablette de chocolat est un peu plus fine en épaisseur mais garde le même format = on a l’impression d’acheter la même tablette de chocolat qu’avant) sauf qu’il manque 20 grammes de produit alors que le prix lui est resté le même : le consommateur n’y voit que du feu.   CF bulletin local mars 2023 page 4

UFC QC a  dénoncé ces pratiques mais elles sont légales à condition que l’info figure sur le paquet et donc le consommateur n’a qu’à lire l’étiquette.

D’après la directive européenne du 1er juillet 2024, les produits soumis à la shrinkflation doivent impérativement être étiquetés dans les rayons afin d’en informer clairement le consommateur.

Pour la petite histoire les bénévoles de UFC QUE CHOISIR ont enquêté durant l’été 2024 et il ressort de cette enquête que peu de magasins affichent l’info et même semblent ne pas être au courant de la directive lorsqu’on leur pose la question.

Et voici le petit dernier dans le vocabulaire xxxflation

La stretchflation  en anglais stretch = étirer

L’industriel augmente la quantité, le grammage du produit et l’affiche clairement sur le packaging.  Évidemment le consommateur ne s’étonnera pas du prix plus élevé vu qu’il pense en avoir plus dans le paquet « et c’est vrai », sauf que : en lisant l’étiquette on s’aperçoit que l’augmentation du prix est disproportionnée par rapport à l’augmentation réelle de la quantité de produit. Ex. prix augmenté de 35% mais quantité de produit augmentée seulement de 15%.

La méthode est entièrement légale car tout est écrit sur le paquet et donc pour l’acheteur, « qui a tout son temps pour contrôler ce qu’il achète », il est prévenu sur l’étiquette : il faut juste faire ses courses avec une calculette à la main.

En conclusion pour le consommateur c’est une inflation cachée et pour l’industriel c’est une manière détournée d’en mettre un peu plus dans sa poche.

Alors il n’y a pas d’autres solutions pour éviter de se faire « arnaquer » que :

  • Prendre le temps de bien lire les étiquettes.
  • Vérifier le prix au kilo.
  • Acheter des produits locaux ou en vente directe ou circuit court.
  • Observer les emballages et les éventuels changements de format.
  • Comparer les produits entre eux.

La plupart du temps, à l’heure actuelle, le consommateur est souvent pressé. Il remplit le caddie sans trop regarder ce qu’il achète et, comme l’on peut dorénavant se passer du ticket de caisse, cela amplifie le risque de se faire gruger en achetant des produits vendus de façon à tromper le consommateur. Ce dernier n’a pas la possibilité, une fois rentré chez lui, de contrôler le ticket de caisse.

Alors un seul conseil : restons vigilants…